Après trois tours d’enchères (fait rarissime), Comcast l’a emporté devant Disney-21st Century Fox pour s’adjuger Sky, le leader européen de la télévision payante. Objectif : concurrencer Netflix ou Amazon Prime.
La bataille a été longue, âpre, riche en rebondissements. La prise en valait la chandelle : Sky est un réseau de bouquets satellite, numéro 1 en Europe, d’une rentabilité enviée avec ses 23 millions d’abonnés, en Grande-Bretagne, Italie, Allemagne et Autriche.
Une technologie convoité pour s’imposer dans les offres multi-écrans
Sky s’est également lancé dans le streaming payant, avec Now TV, et permet à ses abonnés de regarder et enregistrer l’ensemble des contenus proposés par ses chaînes sur tous leurs écrans. Cette technologie a été prépondérante dans la volonté de récupérer l’entreprise, afin de contrer Netflix ou Amazon sur leur propre terrain.
Trois tours d’enchères, répartis sur 24 heures – le modus operandi proposé par le régulateur britannique des fusions et acquisitions. C’est ce qu’il a fallu pour départager les deux candidats.
Comcast vs Disney, épisode 2
D’un coté la 21st Century Fox, en instance de rachat par Disney, soit un futur mastodonte des médias, dont le métier originel est le cinéma, mais qui s’est diversifié depuis bien longtemps dans la télévision.
De l’autre Comcast, premier câblo-opérateur américain, le prince de la télévision payante US, lancé depuis une dizaine d’années dans une boulimie de rachats (dont NBC, Universal ou Dreamworks), qui a échoué de peu à arracher la Fox à Disney.
Que vont devenir les parts de Sky possédées par… la Fox ?
C’est finalement Comcast qui a eu le dernier mot, en portant sa proposition à 17,28 livres par action – soit une valorisation de Sky à hauteur de 33 milliards d’euros, le double de sa valeur actuelle en bourse.
L’ironie de l’histoire est que Sky est une création de Ruppert Murdoch, le patron de la Fox, qui possède encore 39% des parts du bouquet satellite britannique. La Fox peut donc choisir d’abandonner ses parts dans Sky à un prix très élevé, ou conserver une forte minorité dans le bouquet satellite.
Sachant que, quoiqu’il arrive, c’est Disney, futur propriétaire de la Fox, qui décidera… Vous avez mal à la tête ? C’est normal. C’est le business des fusions.