La start-up française CharLi commercialise des petits boitiers permettant de recharger n’importe quel smartphone ou appareil électrique. Destinés aux entreprises, dans une logique résolument B2B, ces boitiers offrent à leurs fondateurs une croissance impressionnante. En refusant, résolument, la logique des levées de fonds.
Se développer sans effectuer de levée de fonds. Rester indépendant et s’autofinancer. Cette méthode de croissance, classique dans beaucoup de secteurs de l’économie, n’est pas la plus courante chez les start-up dynamiques. La majorité d’entre elles, dès que leur business model commence à faire ses preuves, cherchent le soutien d’investisseurs pour doper leur croissance.
Une jeune pousse fondée en 2014, pour créer un boitier de recharge
Mais de plus en plus d’entrepreneurs tournent aujourd’hui le dos à ce modèle, et préfèrent rester seuls maîtres à bord, en autofinançant leur développement. Ce choix n’est pas incompatible avec une forte croissance, comme le prouve le cas de la start-up CharLi, qui commercialise en B2B des chargeurs de smartphone à disposition des clients d’une entreprise.
La jeune pousse a été fondée en 2014 par Mikael Bes et Jean-Baptise Antonin, qui s’étaient rencontré dans une école de commerce. Leur pari : un marché existe pour proposer des points de recharge aux consommateurs, sans passer par une prise électrique. Ainsi, même celui qui n’a pas son chargeur sur lui peut regonfler la batterie de son appareil électrique – en premier lieu son smartphone.
Répondre à l’angoisse du manque de batterie
Les deux jeunes entrepreneurs sont partis d’un constat simple : « 71 % de la population qui possèdent des Smartphones sont nomophobes (« no mobile phobia », ndlr), c’est-à-dire qu’ils sont anxieux quand ils n’ont plus de batterie ou sont séparés de leur appareil », affirme Mikael Bes.
Leur réponse ? Un petit boitier, nommé CharLi Charger, qui doit être branché sur le courant et qui propose une borne de recharge pluri-appareil. Le boitier dispose de cinq câbles, proposant les formats de port de charge de tous les smartphones du marché (iPhone ou Android), ainsi qu’un port USB classique, permettant de recharger d’autres appareils, pour peu que le client ait son chargeur (PC portable, cigarette électronique ou même smartphone).
Faire du CharLi Charger un espace de communication pour l’entreprise
Le business model de CharLi consiste à vendre ce boitier à des entreprises, qui peuvent ensuite les installer dans des lieux de passage, d’attente ou de consommation.
Le CharLi Charger devient alors un support de communication. Le plexiglas du boitier peut recevoir tout type de message, offre promotionnelle ou publicité pour un service particulier : « Capter l’attention des utilisateurs de smartphone en rechargeant leur batterie implique qu’ils visualisent le message figurant sur le plexi, ce qui permet au propriétaire ou locataire d’un CharLi de communiquer avec ses clients » expose Jean-Baptiste Antonini.
Le CharLi peut également proposer aux utilisateurs de rejoindre l’entreprise équipé sur les réseaux sociaux. Une nouvelle version du boitier, équipé d’un écran HD, devrait prochainement voir le jour, et permettre une communication plus variée.
« Accomplir nos objectifs et suivre notre propre vision »
Partie avec 3 000 euros de fonds propres, la start-up n’a donc fait appel à aucun investisseur. Ce qui impose un développement raisonné, uniquement financé par les revenus commerciaux et les fonds propres : « Lorsqu’on pense à une start-up, on a tendance à se dire que cela décolle tout de suite, qu’il faut lever des fonds et aller directement taper dans le mille. Notre philosophie s’avère de rester notre propre patron, d’accomplir nos objectifs et de suivre notre propre vision », explique Mikael Bes.
Mais développement raisonné ne veut pas dire lent ou sans ambition ! La preuve : le chiffre d’affaire de l’entreprise s’envole. 175 000 euros en 2015. 380 000 euros en 2016. Plus de 800 000 euros en 2017. Les ventes sont passées de 2 500 CharLi Charger en 2016 à 4 000 en 2017, réparties dans huit pays. Un succès impressionnant.
Une forte croissance, dopée par des contrats-clés
Les deux entrepreneurs visent en particulier les franchises, qui leur semblent les partenaires idéaux de leur concept. Ils sont notamment partenaires de Columbus Café : « Ils ont adoré le concept. Ils proposaient déjà le Wifi à leurs clients et l’idée du rechargement rentrait parfaitement dans cette direction. L’enseigne a décidé d’utiliser CharLi dans l’intégralité de son réseau français, soit 150 points de vente, sans compter un taux d’ouverture de l’ordre d’une vingtaine d’établissements par an », raconte Jean-Baptiste Antonini.
Leur statut de start-up innovante leur donne par ailleurs accès à des aides publiques (charges patronales réduites de deux tiers pendant 7 ans, crédit d’impôt recherche), qui leur permettent d’accroître leur capacité d’investissement. Et donc conserver un bon niveau de recherche et développement, pour continuer d’améliorer leur produit. Et poursuivre, ainsi, cette belle success story.