Netflix n’en finit plus de se trouver de nouveaux concurrents : après Apple, c’est Disney qui vient d’officialiser le lancement de sa plateforme de SVOD. Baptisée Disney +, dotée d’un catalogue en béton armé et d’une puissance d’investissement démesurée, elle a de quoi faire trembler les géants du secteur.
La boulimie de Disney ne semble jamais devoir s’arrêter. Après avoir racheté Star Wars, Marvel et la FOX, le studio américain se lance enfin sur le terrain de la SVOD. Mickey prépare cette offensive depuis de longs mois. Les prémisses remontent au moment où Disney n’a pas renouvelé ses cessions de droits de contenues avec Netflix et Amazon Prime. Pas question de continuer à nourrir de futurs concurrents !
Disney + : lancement en novembre 2019 aux USA, début 2020 en Europe
Si Apple a réussi, comme toujours, à occuper le terrain médiatique avec le lancement de sa propre plateforme, fin mars 2019, Netflix sait bien que le vrai concurrent n’est pas là. C’est le 11 avril que ce dernier a dévoilé l’ensemble de ses muscles, au cours d’une assemblée avec les actionnaires du studio Disney.
La plateforme est sobrement baptisée Disney +. Elle sera disponible sur les ordinateurs de bureau, les tablettes, les smartphones, les consoles de jeu et les télévisions connectées. Rien de révolutionnaire, donc. Kevin Mayer, directeur des relations avec les consommateurs, a affirmé que tous les contenus pourraient être téléchargés. Ce qui représenterait une petite révolution : Netflix n’autorise le téléchargement que de certaines vidéos, uniquement sur mobile.
Disney + sera lancée le 12 novembre 2019 aux Etats-Unis. Pour l’Europe occidentale, le déploiement est prévu entre février et mai 2020. Un peu de patience donc pour voir la plateforme débarquer en France…
Disney va s’appuyer sur un catalogue phénoménal
Mais ce qui fera assurément la force (et sans doute le succès) de Disney +, ce sont les contenus. Le catalogue Disney est tout bonnement phénoménal, et le studio compte le mettre à disposition de sa plateforme SVOD, progressivement. L’idée force est de commencer par quelques films et séries incontournables, et d’en ajouter au fur et à mesure – voire d’organiser un roulement sur les films.
Seront donc disponibles, progressivement, l’ensemble des films Disney et Pixar (de Blanche-Neige à Toy Story 4 et La reine des neiges 2), tous les films Marvel et Star Wars, actuels et futurs, ainsi que le catalogue de la 21st Century Fox – films en prise de vue réelle (Avatar, Titanic, les films X-Men…), films d’animation (L’âge de glace) et séries télévisées comme Malcolm, Futurama ou Les Simpsons. La conférence de présentation a d’ailleurs précisé que les 30 saisons de la série culte de Matt Groening seraient disponibles en exclusivité sur Disney +, dès son lancement.
De la création originale pour agrémenter le tout
La liste n’est bien évidemment pas exhaustive, et elle impressionne déjà. Mais Disney va l’agrémenter de création originale et de contenus exclusifs. A son lancement, Disney + proposera ainsi 25 séries et 10 films originaux, ainsi que des documentaires. Le studio va, là aussi, valoriser les personnages dont il a les droits : cinq séries sur des super-héros sont annoncées (Loki, La sorcière rouge, Falcon, Hawkeye, Winter Soldier), ainsi que des séries Star Wars.
De ce coté, il faut aussi s’attendre à du très lourd. Disney a en effet mis en production une première saison de dix épisodes d’une série Star Wars en prise de vue réelle, dotée d’un budget de 10 millions de dollars par épisode – autant que pour la dernière saison de Game of Thrones.
Une politique tarifaire agressive, pour installer Disney + dans le paysage
Dernière question qui brûle les lèvres : le tarif. Disney a annoncé des prix plus que raisonnables, en dessous de ceux de Netflix : 6,99 dollars par mois ou 69,99 dollars par an (soit 5,75 dollars par mois) aux Etats-Unis. Plusieurs profils pourront être créé. Si Disney applique la même logique qu’Amazon Prime et Netflix, les tarifs en Europe devraient être de 6,99 euros.
Le studio semble donc miser sur une politique tarifaire agressive pour gagner des abonnés, le plus rapidement possible. Pour autant, malgré son très fort potentiel, la plateforme de SVOD ne vise pas encore la lune. Les objectifs évoqués par les cadres dirigeants du studio sont d’atteindre entre 60 et 90 millions d’abonnés dans le monde d’ici 2024. A titre de comparaison, Netflix a actuellement 139 millions d’abonnés. Mais nul doute qu’à terme, Mickey vise le leadership mondial. Il en a, diablement, les moyens.