Une récente enquête lève le voile sur les conditions de travail au sein de Twitch. Le service de streaming en direct était déjà connu pour sa mansuétude envers les « dérapages » de ses streamers stars. Mais le harcèlement sexuel, la misogynie et le racisme sont également monnaie courante au sein de ses locaux, et même couverts par la direction.
Les révélations de harcèlement institutionnalisés dans les entreprises du numérique continuent de se multiplier ces derniers mois. Après, entre autres, Google, Riots Games ou Ubisoft, c’est au tour de Twitch, le service de streaming en direct, de se retrouver au cœur du scandale.
Twitch modère davantage ses streams… mais pas son environnement de travail toxique
Twitch s’était déjà signalé par sa complaisance envers ses streamers stars, qui semblaient pouvoir dire tout ce qu’ils voulaient en direct, en toute impunité – remarques racistes, sexistes, homophobes ou transphobes inclues. En juin 2020, Twitch a affiché sa volonté de réagir plus fermement aux « accusations de harcèlement sexuel et de mauvais comportement ». Les comptes de plusieurs streamers de premiers plans avaient été supprimés peu de temps après.
Mais au sein même des locaux de Twitch, les attitudes nauséabondes semblent avoir largement droit de cité. Le site Game Industry a ainsi enquêté sur les conditions de travail chez Twitch. L’article, très long et très fouillé, pointé par nos collègues de Numerama, dresse un constat édifiant.
Misogynie, racisme, agressions sexuelles, homophobie : encore une journée ordinaire chez Twitch…
Les remarques misogynes forment ainsi le quotidien des employées de l’entreprise, quand elles ne se transforment pas en agressions sexuelles sur le lieu de travail, via mains aux fesse ou baisers forcés. Les employés d’origine asiatique reçoivent des sobriquets racistes, l’homophobie et la transphobie font partie de la culture de l’entreprise. Les réunions de travail sont régulièrement remplies de remarques discriminantes, le plus souvent sous couvert « d’humour ».
Le service des relations humaines ne semble d’ailleurs pas mettre beaucoup d’enthousiasme à prendre la défense des salariés harcelés ou discriminés. Comme souvent dans ce genre d’environnement patriarcal, plusieurs employés proches de la direction mènent cette danse, en s’estimant « intouchables ». « Tout un groupe de personnes était connu pour faire partie des anciens, et ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient », témoigne un salarié.
En espérant que cet article mette un bon coup de pied dans cette fourmilière et ne force Twitch à prendre des mesures.