Les nouveaux modèles de ciblage publicitaire que veut mettre en place Google continuent de faire tanguer le géant du net. Après la levée de bouclier contre le ciblage FLoC « de groupes », la Commission Européenne vient d’ajouter la probable suppression des cookies tiers sur Chrome à la (longue) liste des possibles pratiques anti-concurrentielles de Google. Explications.
Ce 23 avril 2021, Margrethe Vestager, la commissaire en charge du numérique et de la concurrence (par ailleurs vice-présidente de la Commission Européenne), a annoncé que ses équipes allaient analyser en détail la nouvelle politique de Google (et de son navigateur Chrome) en matière de publicité en ligne, de cookies et de ciblage. Une enquête préliminaire est en cours.
Google Chrome abandonne les cookies pour s’appuyer sur d’autres techniques de pistage
En effet, Google a annoncé la fin des cookies tiers sur Chrome pour 2022. Le géant du net, conscient qu’un nombre croissant d’internautes n’acceptent plus le pistage publicitaire systématique, veut basculer vers de nouvelles techniques de ciblage, plus difficiles à contourner.
Le GAFA veut notamment s’appuyer sur les profils publicitaires liés à l’utilisation des produits Google, et non aux cookies. Il envisage également de déployer des solutions de ciblage « de groupe », avec la technologie FLoC, qui rencontre une forte opposition.
La Commission Européenne craint que Google abuse (encore) de sa position dominante
Or, la Commission Européenne craint que, par ce biais, Google utilise sa position dominante pour écarter ses concurrents sur le marché de la publicité en ligne. En effet, Google peut nourrir ses profils publicitaires sans cookies, parce qu’il possède de nombreux outils numériques ultra-dominants, voire presque en situation de monopole (YouTube, Gmail, Android, Maps, Chrome, Analytics…).
Ses concurrents, eux, n’ont souvent que des cookies à se mettre sous la dent pour éditer de tels profils. En clair : Google entame une mutation dans le ciblage publicitaire, parce que le géant du net est le seul à pouvoir faire une telle mutation ! De quoi se retrouver, une nouvelle fois, sous les fourches caudines de la Commission Européenne ?