Ce 7 février 2022, le japonais SoftBank, propriétaire de l’éditeur britannique de technologie pour semi-conducteurs ARM, a confirmé l’annulation de sa cession au fondeur américain Nvidia. Un soulagement pour toute l’industrie mondiale des semi-conducteurs, en particulier l’Union Européenne.
En septembre 2020, le fondeur américain Nvidia indiquait sa volonté de racheter le britannique ARM à la société d’investissement japonais SoftBank. Cette acquisition controversée n’a depuis obtenu aucune des autorisation nécessaire, ni en Chine, ni au Royaume-Uni, ni dans l’Union Européenne, ni même aux Etats-Unis, où la FTC a même porté plainte contre !
SoftBank renonce à vendre ARM à Nvidia, protégeant sa neutralité
Ce 7 février 2022, SoftBank a décidé de jeter l’éponge, et de renoncer à cette vente, qui lui aurait pourtant rapporté 40 milliards de dollars.
Pour rappel, ARM ne fournit pas directement de puces, mais de la propriété intellectuelle, essentiellement des dessins de coeur de processeur pour les semi-conducteurs, et, en cela, travaille (ou a travaillé) avec tous les fabricants de puces dans le monde (Chine, Etats-Unis, Corée du Sud, Union Européenne…).
Cette neutralité a toujours été garantie, même depuis son rachat par SoftBank en 2016. La crainte était donc grande de voir une entreprise américaine prendre le contact de ce fleuron européen, et de confisquer cette propriété intellectuelle, voire en faire une arme de diplomatie technologique, en ayant la possibilité de priver certaines entreprises ou pays des architectures ARM, cruciales pour le développement des technologies mobiles.
Vers une introduction en Bourse d’ARM pour 2023
L’Union Européenne en particulier souhaitait garder la main sur cette entreprise historique, qui pourrait être l’un des pivots de la volonté de relancer l’industrie des semi-conducteurs sur le Vieux Continent.
SoftBank, dans une situation financière très précaire, a par ailleurs toujours besoin d’argent frais. Le groupe va donc introduire ARM en Bourse en 2023. Ironie de l’histoire : la pénurie de semi-conducteurs et l’aspect stratégique des technologies d’ARM pourraient faire que la société d’investissement en tire davantage d’argent que les 40 milliards de la vente à Nvidia…