Révélé fin 2021, l’accord Jedi Blue entre Google et Facebook sur la publicité en ligne, signé en 2018, va faire l’objet d’une enquête de la Commission Européenne. Les deux géants du net sont fortement soupçonné d’avoir tordu la concurrence.
Déjà sous le coup d’une plainte de 17 procureurs d’États américains, l’accord dit « Jedi Blue », signé par Google et Facebook en 2018, va également passer sous les fourches caudines européennes et britanniques.
Échange de bons procédés entre Google et Facebook
Cet accord secret concerne la publicité en ligne : selon les accusations des tribunaux américains, il consiste notamment en un retrait de Facebook du marché du header bidding ; en échange, Google promet de favoriser la régie publicitaire de Facebook (FAN, « Facebook Audience Network »), et lui accorde des commissions réduites sur les publicités.
Ce 11 mars 2022, la Commission Européenne a annoncé l’ouverture de sa propre enquête sur Jedi Blue, pour identifier si l’accord a bel et bien tordu la concurrence sur la publicité en ligne.
La Commission Européenne et la CMA britannique sur la trace de Jedi Blue
« Si notre enquête le confirme, cela restreindrait et fausserait la concurrence sur le marché déjà concentré des technologies publicitaires, au détriment de technologies de diffusion d’annonces publicitaires concurrentes, des éditeurs et, en fin de compte, des consommateurs », a déclaré la Commission européenne.
Dans le même temps, l’autorité britannique de la concurrence, la Competition and Markets Authority (CMA), a aussi ouvert une enquête sur Jedi Blue. « Nous craignons que Google ne se soit associé à Meta pour mettre des obstacles sur le chemin des concurrents qui fournissent d’importants services de publicité en ligne aux éditeurs », a indiqué Andrea Coscelli, directeur général de la CMA.
La Commission Européenne et la CMA ont déclaré qu’elles mèneraient leurs enquêtes respectives en étroite collaboration. Google s’est défendu en affirmant, avec le plus grand sérieux, que cet accord… « favorisait la concurrence »…