La start-up dijonnaise mYXpression développe un test permettant d’évaluer la compatibilité d’une biothérapie avec le profil d’un patient atteint d’une maladie auto-immune. Pour soutenir son développement, elle vient d’annoncer une levée de fonds de 2 millions d’euros.
Doubler le taux de rémission (actuellement de 40%) des patients atteints d’une maladie auto-immune traités par une biothérapie : tel est l’objectif ambitieux de la medtech mYXpression.
mYXpression veut identifier les biothérapies les plus efficaces pour chaque patient atteint d’une maladie auto-immune
Située à Dijon (Côte-d’Or), la start-up a été cofondée par Jean-François Robineau, biologiste, détenteur d’un doctorat en mathématiques et à l’origine d’une thèse sur l’intelligence artificielle, et par Jean-François Prugnot, ancien directeur des ventes dans l’industrie pharmaceutique.
Ils ont développé un test, baptisé Riti, permettant d’évaluer l’efficacité d’une biothérapie en fonction du profil biologique du patient atteint d’une maladie auto-immune.
Ce test est l’aboutissement d’un travail de longue haleine. La jeune pousse a ainsi passé dix ans à constituer une base de données d’efficacité des biothérapie avec une lecture de l’ARN, à partir de 20 millions de profils biologiques, issus de nombreuses études internationales.
« Extraire un score prédictif d’efficacité pour chacune des biothérapies » grâce au machine learning
« A partir de cette base de données, nous faisons du machine learning pour confronter la biologie d’un patient spécifique avec sa maladie et en extraire un score prédictif d’efficacité pour chacune des biothérapies. Le rapport va également préciser les traitements à exclure », expose ainsi Jean-François Prugnot.
La première application du test Riti sera la lutte contre la polyarthrite rhumatoïde, qui touche entre 0,5 et 0,8 % de la population mondiale. Une dizaine de biothérapies existent pour cette maladie auto-immune : « Nous sommes en capacité d’examiner sept d’entre elles avec précision selon les patients. Nous allons également travailler sur la maladie de Crohn ainsi que des maladies dermatologiques comme les lupus ou le psoriasis », complète Jean-François Prugnot.
Levée de fonds de 2 millions d’euros
mYXpression est rentrée dans le processus menant à la commercialisation de sa solution, via l’obtention du marquage CE pour son test, et une levée de fonds de 2 millions d’euros.
Cet argent va permettre à la medtech de recruter de nouvelles compétences, d’obtenir l’agrément FDA (nécessaire à l’entrée dans le marché américain), mais surtout de financer une étude clinique d’ampleur, que mYXpression va démarrer en septembre avec plusieurs CHU de France et 250 patients : elle durera un an et permettra « d’évaluer les taux de rémission obtenus grâce au test Riti ».