SVOD : Salto vers une fin de partie ?

SVOD : Salto vers une fin de partie ?
Innovation

La tentative d’unir les chaînes de télé française pour créer Salto, un concurrent solide à Netflix, Disney+ ou Amazon Prime Video, aura fait long feu. TF1 et M6 ont lancé l’un et l’autre leurs mini-plateformes de SVOD, France Television ne semble pas chaude pour tenir le projet à bout de bras. Malgré l’optimisme de sa direction, ça sent le sapin pour Salto.

Coté pile, un bilan somme toute satisfaisant pour une plateforme française face aux géants US de la SVOD : en deux ans d’existence, Salto, créée par France Télévision, TF1 et M6, a su fidéliser un petit million d’abonnés, en se recentrant sur une offre « populaire », selon son DG Thomas Follin.

Malgré une relative réussite en nombre d’abonnés, TF1, M6 et France Télé veulent lâcher Salto

Coté face, le sentiment que ses trois actionnaires veulent s’en débarrasser comme d’une patate chaude. Le projet de fusion entre TF1 et M6 devait signer l’arrêt de mort de la plateforme. L’annulation de cette fusion, en septembre 2022, n’a donné qu’un répit à Salto.

En effet, TF1 a lancé sa propre mini-plateforme de SVOD, dédiée exclusivement aux chaînes de son groupe, MYTF1 Max (2,99 euros par mois), et M6 a fait de même avec 6Play Max (3,99 euros par mois).

Et France Télévision semblait s’être fort bien accommodée de l’enterrement annoncé de Salto. Le service public n’avait rien fait, à l’époque, pour sauver la plateforme. Si TF1 et M6 quittent le navire, peu de chance que France Télévision, privée désormais des revenus de la redevance, poursuive l’aventure.

Quel avenir pour la plateforme frenchy ?

Les trois actionnaires devraient se réunir dans le courant de ce mois de novembre pour décider ensemble de l’avenir de Salto. Reste à savoir si les jolis actifs de la plateforme (ses abonnés, son catalogue de droits sur des films et des séries) peuvent intéresser un éventuel repreneur, qui devrait repenser la plateforme de fond en comble.

Et si l’on évoque l’intérêt de sociétés de production audiovisuelle françaises, qui pourraient s’associer pour faire renaître la plateforme en tentant de conserver les droits de diffusion (et de replay ?) des chaînes fondatrices, dans une sorte de Molotov Max, l’avenir de Salto semble bien flou, et bien sombre.